Enjeu de l’accès aérien

Résumé de la rencontre organisée par l’AQIT

Cette semaine se déroulait la rencontre organisée par l’Association québécoise de l’industrie touristique (AQIT) au sujet du transport aérien au Canada. Nous avons senti un mouvement de mobilisation parmi les gens présents et une volonté de se poser les vraies questions sur cet enjeu qui touche grandement l’économie canadienne. Cet événement rassemblait des experts et différents joueurs dans le secteur des voyages et du tourisme qui se sont penchés sur les impacts des coûts du transport aérien ainsi que leur rôle dans la réalité économique d’aujourd’hui.

Pourquoi plus de Canadiens choisissent-ils les aéroports au sud de la frontière?

« C’est juste que c’est moins cher! », s’exclamait le premier conférencier, monsieur Maxime Armstrong, économiste sénior au Conference Board du Canada. L’étude qu’ils ont effectuée comparait les compagnies aériennes canadiennes versus certaines compagnies américaines, telles que Airtran, Spirit et Allegiant. Air Canada et WestJet étaient un 30 % plus élevé en ce qui concerne leur SMO (siège par mille offert) que les transporteurs américains. Ces compagnies réussissent à obtenir un taux de productivité plus élevé malgré leurs revenus plus faibles par siège. Un facteur qui joue contre elles; les réglementations canadiennes n’aident pas les lignes aériennes dans leurs coûts d’exploitation. Ici, on exige 1 agent par 15 passagers, comparativement à 1 pour 50 aux États-Unis.

Quelques faits en rafale

– Au Canada, les aéroports paient un loyer foncier au gouvernement, contrairement aux États-Unis où ce loyer n’est pas exigé. Les quatre principaux aéroports (Montréal, Toronto, Vancouver et Calgary) couvrent 90 % des revenus fonciers.

– Les aéroports américains peuvent financer leurs coûts avec des obligations exemptes d’impôt. Ce n’est pas le cas au Canada.

– Les normes sont plus élevées au Canada, donc elles exigent plus d’entretien et de coûts d’exploitation reliés à celles-ci. (Exemple : la largeur des pistes entraine un frais plus grand au Canada)

– Au Canada, les aéroports et le système aérien sont pour la plupart financés par les usagers. Aux États-Unis, ils bénéficient plutôt d’un soutien gouvernemental.

– Le taux de change et la parité du pouvoir d’achat (PPA) ont grandement changé au cours des dernières années. Ce qui représente, au total, un taux de 56 % de frais et taxes plus élevés au Canada. Cela explique les prix qui n’arrivent pas à être plus compétitifs avec les aéroports frontaliers, vers lesquels les voyageurs se tournent de plus en plus, selon les tendances démontrées.

– Au Canada, nous laissons uniquement 25 % de participation à des compagnies étrangères voulant investir ici. En Australie, ils acceptent 100 % de ce qui provient de l’étranger, ce qui ouvre d’autres possibilités pour développer le milieu aérien très coûteux.

Trouvez-nous une vision commune

Durant le « panel », monsieur Michel Archambault, Ph. D., nous délivrait le constat que, selon lui, les aéroports de Montréal et Québec sont des portes d’entrée pouvant ouvrir aux marchés nationaux et internationaux. Et pourtant, ils sont absents des marchés en croissance, tels que l’Amérique latine et les pays du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). Monsieur Archambault croit sincèrement que le Canada devrait se connecter au reste du monde afin de participer à cette évolution, et que l’on fasse de cet objectif une mission collective dans un avenir rapproché.

Monsieur George Petsikas, directeur principal des Affaires gouvernementales et de l’industrie chez Transat A.T., apportait une belle couleur à la discussion en affirmant que nous avons de la difficulté à partager une même vision. Des bribes de problématique sont soulevées de part et d’autre, mais selon lui, il est primordial de rassembler toutes ces interventions afin de partager une même vision. Il mentionnait qu’il faut se demander pourquoi il n’y a aucune compagnie aérienne dite « low cost » au Canada. Le Canada a été nommé comme le pays numéro 1 sur 140 ayant les meilleures infrastructures aériennes. Par contre, dans le même rapport, le Canada était pourtant 124e sur 140 au niveau de la compétitivité. Il y a de quoi se poser des questions, à savoir comment maximiser ces excellentes infrastructures et les rendre plus compétitives.

Des gens inspirants, des faits qui provoquent les discussions, des actions mobilisatrices qui seront suivies par l’AQIT afin de préparer un plan et d’aller de l’avant à la suite de cette rencontre. Il y a toujours de l’espoir, il suffit d’oser se lever et prendre part à l’action en partageant cette vision : voir les aéroports comme source de développement économique.

Toujours avec cœur et passion

ariane@professionvoyages.com

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