les routes de kasbah au maroc pour les voyages de groupe

[Témoignage] “J’ai passé 3 semaines au Maroc”. Voici ce qu’il faut savoir!

Il y a certaines destinations que nous n’osons pas découvrir car elles nous poussent hors de notre zone de confort. Le Maroc, c’est l’inconnu mais aussi la simplicité. Dans ce territoire d’Afrique du Nord, la population est chaleureuse et francophone! Voici le récit d’Yvan Martineau, chroniqueur Voyages, sur son dernier voyage au Maroc. 

Image: drapeau du Maroc

LE MAROC: UN RÊVE D’ENFANT

Le Maroc exerçait sur moi un infini pouvoir de séduction depuis belle lurette. Il évoquait une teinte d’exotisme de par sa culture et son histoire, ses panoramas diversifiés avec les hautes montagnes, la mer aussi bien que les dunes de sable me rappelant l’émission télé «Les commandos du désert» de mon enfance. J’y suis finalement allé. J’ai été conquis.

Je vous raconte mon premier séjour dans ce pays, porte de l’Afrique, qui attire de plus en plus les voyageurs en quête d’exotisme.

Adepte de randonnée pédestre, j’ai foulé des sentiers du Haut Atlas dont la cime la plus élevée, le mont Toubkal, culmine à plus de 4 000 mètres. Vrai que c’est de toute beauté! Et les nombreuses routes zigzagantes, grimpant en lacets comme dans ces images du Tour de France ou du Giro d’Italie, épatent les touristes qui se déplacent en bus publics ou qui ont loué un véhicule.

Image: mont Toubkal

Je me suis aussi évadé dans ces dunes de sable fin du désert marocain pour une balade à dos de dromadaire et des couchers de soleil magiques. Là encore, le visiteur ne peut qu’être assailli d’une vive émotion face à la splendeur de ces compositions graphiques fugitives. Un incontournable!

Et il y a la mer que j’ai pu contempler…

Mais, si vous avez un aspect sur lequel insister auprès de votre clientèle qui reluque le Maroc, c’est l’Expérience des médinas, dans les grandes villes. Elles nous transportent dans un autre monde. De la science-fiction, ou presque. Les médinas s’avèrent la partie ancienne d’une ville, généralement à l’intérieur des fortifications de l’époque. Ce sont des dédales labyrinthiques, médiévaux bien souvent, de ruelles hyper étroites. Elles sont constituées de quartiers résidentiels surpeuplés et d’avenues marchandes où abondent souks (commerces) de tapis berbères, céramiques, poterie, épices, restaurants, cafés, pâtisseries; ateliers d’artisans, menuisiers, bricoleurs, tanneurs; musées, mosquées, écoles, etc. Et ne soyez pas surpris si vous voyez un commerçant s’y déplacer avec son âne, sa mule ou en charrette…

AU COEUR DES MÉDINAS

Les médinas ensorcellent pour l’abondance de couleurs, d’odeurs et de découvertes culinaires. Les étals d’épices comportent parfois plus d’une centaine de variétés de produits qui débordent de grands paniers. L’abondance! Tous nos sens sont titillés!

Ces ruelles vont dans toutes directions et il y a rarement d’affiche nous indiquant leurs noms. On peut aisément s’égarer. Mis à part les artères principales, ces minuscules passages ne permettent qu’à deux personnes de s’y croiser tant elles sont exiguës. Ce qui peut intimider le touriste qui les sillonne pour la première fois, c’est le fait qu’en plus, tous les bâtiments de ces labyrinthes s’élèvent en hauteur de chaque côté. Et le soir, c’est sombre. Le décor parfait pour des tournages de films d’horreur. Mais en réalité, le temps de les amadouer, les craintes se dissipent et on se laisse enjôler.

Si la médina de Marrakech, jumelée à la place publique Jemaa el-Fna, est souvent citée dans les guides touristiques, personnellement je lui ai préféré de beaucoup celle de Fès. Il y a à Marrakech un tintamarre agressant de motos polluantes qui filent à vive allure en bousculant les piétons tandis qu’à Fès, la circulation d’engins motorisés est à peu près inexistante. Le visiteur a alors beau jeu pour profiter pleinement de l’Expérience.

Image: médina de Fès © Marocauthentique

Celle de Fès se révèle la plus grande de la planète. Elle compte environ… 10 000 rues! Y vivent entassées 156 000 personnes. Par comparaison, on ne recense que 55 000 habitants à Venise. Ajoutez tous les commerçants et les milliers de touristes qui arpentent ce dédale et vous avez là un monde fou! La majorité des villes possèdent chacune leur médina, de Casablanca à Tanger, de Marrakech à Rabat à Meknès, en plus de Chefchaouen.

Un conseil : on peut facilement avoir l’impression de se perdre. Le mieux est de demeurer sur les artères principales (qui sont à peine plus larges) et lorsque les voyageurs se sentiront plus à l’aise, ils pourront explorer davantage. Qu’ils gardent en tout temps l’adresse de leur hôtel ou gîte sur eux au cas où ils devraient demander de l’aide pour retrouver leur chemin. De préférence, ils doivent solliciter les informations aux marchands plutôt qu’aux passants puisque les Marocains sont infiniment gentils, chaleureux, mais bien souvent les faux-guides qui vont vous offrir de l’aide vont ensuite exiger une rémunération.

Pour relever d’un cran l’Expérience des médinas, il faut opter pour quelques nuitées chez l’habitant, dans les riads, ces maisons traditionnelles avec grande cour intérieure au centre et, fréquemment, terrasse sur le toit. À se promener dans les vieilles médinas sombres et sinueuses, on ne peut s’imaginer que derrière ces portes se cachent des appartements sublimes, avec toutes les commodités, où les mosaïques de céramiques nous éblouissent. Vous avez là un attrait touristique hors pair!

BON À SAVOIR: SÉCURITÉ, BUDGET, HYGIÈNE

Côté sécurité, ma conjointe et moi avons simplement observé les quelques consignes de base et une tenue vestimentaire sobre, sans bijoux apparents pour éviter les tentations aux escrocs. Nous étions vigilants et nous n’avons eu aucun ennui. Il est vrai cependant que les femmes seules peuvent ne pas se sentir en sécurité parfois.

Le touriste au budget réduit va dégoter, sur le plan hébergement, des hôtels à prix réduit, mais ils sont de qualité inégale. Au moment de réserver à l’agence de voyages, il faut s’assurer de demander s’il y a… de l’eau chaude! Les établissements de moyenne gamme proposent légèrement plus de confort et une déco un brin plus soignée. L’offre pour la catégorie supérieure saura combler les attentes des plus exigeants.

Pour ce qui est de l’hygiène, ouverture d’esprit requise! Le lavage des mains dans les restos et cafés est une notion absente de la société marocaine. Nous n’avons jamais été malades, cependant. 

Et là où l’on recule 40 ans derrière, c’est pour la cigarette. Il y a des cendriers dans tous les restaurants et cafés, dans toutes les chambres d’hôtel, aux abords des ascenseurs sur tous les étages. On peut fumer partout. Fait cocasse : on a tenté de me vendre un paquet de cigarettes en m’expliquant que le tabac était riche en… vitamine C!

POUR ALLER PLUS LOIN…

Anecdote : l’automne et l’hiver venus, ne soyez pas surpris de voir femmes et enfants se promener en fin de journée dans les médinas et endroits publics en pyjama. Pour la chaleur qu’ils apportent.

Magasinage : les touristes sont facilement reconnaissables et s’avèrent assaillis de toutes parts puisqu’ils sont perçus comme des gens fortunés. Autant les marchands peuvent être d’une extrême amabilité, autant ils sont franchement déçus, voire offusqués, lorsqu’ils constatent que vous quittez sans consommer. Et si vous achetez, assurez-vous de négocier âprement. Ne défrayez jamais le prix demandé.

Transport en commun : durant mes trois semaines au Maroc, nous nous sommes déplacés exclusivement par le cocktail bus, tramway, tuk-tuk,  taxi et taxi collectif, train, en improvisant de jour en jour la suite de nos pérégrinations. Ça se révèle peu dispendieux et efficace malgré le fait que les horaires soient pénibles à dénicher et que les sites internet officiels ne sont pas à jour.

Enfin, vous pouvez rassurer tous ceux qui hésiteraient à mettre le cap sur ce pays en raison de la langue arabe et de son système d’écriture puisque la très grande majorité des affiches, noms de commerces, panneaux de signalisation sont en français. Si le protectorat français a pris fin en 1956, les Marocains sont encore très nombreux à s’exprimer dans notre langue de façon impeccable.

En conclusion, si votre expertise est sollicitée afin de recommander une première pérégrination sur le continent africain, ou pour des personnes qui ont soif de dépaysement, elles risquent fort de vous remercier de leur avoir suggéré cette destination du monde musulman d’une étonnante diversité, aux multiples attraits, en commençant par celui des parfums magrébins par excellence que sont les médinas.

Source: Yvan Martineau, chroniqueur Voyages, Cogeco 98,5fm et accompagnateur de voyages sportifs