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Voyager en français, c’est plus sympa! Retour sur la dernière conférence de la Chaire de Tourisme Transat

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Image: Bruxelles

19 juillet 2019 – Découvrir une nouvelle culture sans se confronter à la barrière de la langue est un avantage incontestable pour les voyageurs peu importe les générations! À l’image de Montréal, d’autres villes francophones dans le monde sont en effervescence et proposent une offre touristique d’une grande qualité. Ces villes ont autant de choses en commun que de différences, mais elles s’unissent autour d’un élément commun: la langue française. 

Conscient de cette réalité, et ayant la pensée visionnaire que plus d’échanges et d’entraide sont possibles entre les Offices de Tourisme de villes francophones, Yves Lalumière, président de Tourisme Montréal, a réuni pour la 1ère fois à Montréal 3 autres directeurs d’Offices de Tourisme la semaine dernière pour en discuter. Ainsi, dans le panel d’invités nous avons eu la chance d’entendre Patrick Bontinck, de l’Office de Tourisme de Bruxelles, Maxime Tissot, de l’Office de Tourisme de Marseille et Olivier Occelli, de l’Office de Tourisme de Bordeaux. Une belle façon de marquer et célébrer les 100 ans de Tourisme Montréal, mais aussi d’exploiter une niche de marché encore sous-estimé: le tourisme de la francophonie! Si cette première rencontre a eu le mérite de semer une graine dans les esprits, cela pourrait bien aller plus loin! Nous pourrions peut-être voir naître un jour une campagne marketing « voyager en français » qui serait financée par une alliance de villes et régions francophones.

« On a rarement l’habitude de parler notre langue en voyage; c’est pourtant un bonheur de pouvoir parler français à l’étranger. Nous n’avions jamais misé là-dessus auparavant et nous nous rendons compte aujourd’hui que nous avons raté une opportunité. Il faut stimuler le tourisme intra-francophone car il est plus facile de vivre des expériences de cette façon. Nous allons à présent miser plus sur cela. C’est toujours sympa de passer des vacances dans un pays qui parle votre langue! », explique Patrick Bontinck, directeur de l’Office de Tourisme de Bruxelles.

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Organisée par la Chaire de Tourisme Transat, avec Tourisme Montréal et l’Association des hôtels du Grand Montréal. cette conférence, qui s’est tenue à l’hôtel Bonaventure de Montréal, a mis en lumière des points communs entre les destinations mais a aussi prouvé que le partage des bonnes pratiques pourrait permettre aux villes francophones de rayonner davantage et pourquoi pas de « partager » leurs touristes! Cette rencontre a mis en avant le fait de pouvoir à présent aussi affronter des problèmes ensemble, comme celui du surtourisme!

« On est toujours un peu orienté vers l’Amérique du Nord avec nos événements, congrès, etc., mais nous n’en faisons pas assez avec la francophonie. Il est important pour nous, les collègues de la francophonie, de partager davantage au sujet des tendances puisqu’on s’est aperçu cette semaine qu’on se trouvait à différents niveaux et qu’on peut apprendre beaucoup de ce qui se passe ailleurs, de façon réciproque », explique Yves Lalumière.

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OÙ VOYAGER EN FRANÇAIS?

Il existe de nombreux pays dans le monde où l’on parle français. En effet, le français est la 5ème langue la plus parlée dans le monde et est la langue officielle de 29 pays et 3 gouvernements. Elle est aussi la seule, avec l’anglais, à être parlée sur les 5 continents.

Que ce soient dans des pays d’Europe, d’Afrique ou au Canada, le choix est donc multiple lorsqu’il s’agit de voyager dans une destination francophone! À l’occasion de cette conférence et durant toute une semaine de réflexion, Montréal s’est associée aux villes francophones de Bordeaux, Marseille et Bruxelles, qui ont toutes des particularités différentes et de nombreuses offres touristiques exceptionnelles.

Ce partage d’une même langue est un atout majeur pour les voyageurs francophones, que les Offices de Tourisme oublient pourtant parfois de mettre en avant lors de la promotion de leur destination.

Il est en effet toujours plus agréable, notamment lors de visites guidées, de pouvoir profiter des lieux tout en comprenant parfaitement leur Histoire! De plus, les différents directeurs des Offices de Tourisme présents à la conférence sont tous d’accord pour dire que voyager rime avec découverte de cultures, et cela passe notamment par des échanges avec des locaux. Il est donc plus facile d’en apprendre davantage sur une culture différente de la nôtre lorsqu’on partage une langue commune, qui rend la communication entre les habitants et les touristes plus aisée.

Avec 33 nouvelles lignes directes depuis Montréal, dont notamment Bordeaux récemment, il n’a jamais été aussi facile de se rendre dans des destinations francophones du monde entier et plus particulièrement en Europe!

LES VILLES FRANCOPHONES NE VEULENT PAS DU SURTOURISME: AMSTERDAM ET BARCELONE SONT MONTRÉES DU DOIGT!

Amsterdam

Image: Amsterdam

Bien qu’il soit très important pour l’économie d’un pays de faire venir des touristes, il faut aussi faire attention au surtourisme, un phénomène qui touche de plus en plus de destinations et qui a un véritable impact sur celles-ci. Ce sujet a notamment été abordé durant la conférence, puisqu’il concerne tout le monde mais les villes francophones n’ont pas l’intention de subir ce fléau et ont maintenant l’intention de l’affronter ensemble en mutualisant les bonnes pratiques.

« Malgré nos différences culturelles et d’organisation, au final nous avons tous les mêmes problématiques », raconte Maxime Tissot, directeur de l’Office de Tourisme de Marseille. « Il faut essayer de trouver des solutions par rapport à la fréquentation de nos villes ».

Parmi les villes les plus touchées par le surtourisme en Europe, on retrouve notamment Amsterdam et Barcelone.

« Il y a quelques années, Amsterdam et Barcelone étaient de véritables ‘modèles’ pour les autres villes alors que maintenant elles sont considérées comme les pires exemples », raconte Patrick Bontinck.

Au contraire, des villes très touristiques, comme Paris ou Londres, ne font pas forcément face à ce phénomène. En effet, en proposant des attractions touristiques très espacées les unes des autres, ces villes permettent d’éviter que les touristes ne se retrouvent tous regroupés au même endroit au même moment.

« Il faut éviter la concentration des attractions dans un même endroit et avoir des pôles suffisamment éloignés pour ne pas pouvoir s’y rendre à pied. Les touristes doivent devoir utiliser les transports en commun pour éviter le surtourisme », explique Patrick Bontinck, qui déclare que c’est une stratégie que la ville de Bruxelles essaie le plus possible de mettre en place.

Puisque les questions de surtourisme et de protection de l’environnement vont souvent de pair, il est très important, selon Maxime Tissot, d’essayer de réduire son impact sur la planète chacun à son niveau. Il faut par exemple essayer d’aller plus loin que ce qui est déjà mis en place depuis des années, comme la possibilité de réutiliser ses serviettes dans les hôtels.

« Il faut faire de la surcommunication sur des petites actions », explique-t-il.

Montréal travaille sur ce problème et promet de développer mieux son axe Est-Ouest, a indiqué Yves Lalumière.

LES DESTINATIONS POURRAIENT BIEN CHOISIR LEURS TOURISTES!

Finalement, il semblerait qu’à l’avenir, ce ne soient plus les touristes qui choisissent leur destination de voyage, mais les destinations qui choisissent leurs touristes, car il y en aura trop. Il faudra donc choisir ceux qui rapporteront le plus et se rendront dans les destinations durant les périodes creuses, quand les autres touristes ne viennent pas.

« Aujourd’hui j’ai appris qu’il faut aussi jeter un regard sur la qualité des voyageurs qui viennent ici. Il faut que les gens qui viennent dans notre destination dépensent beaucoup plus. Mais aussi par leur implication, leur fusion avec le résident au niveau social », raconte Yves Lalumière.

CE QU’IL FAUT RETENIR DE BRUXELLES, MARSEILLE ET BORDEAUX

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Image: Vieux-Port de Marseille

Avec 2 millions de croisiéristes, Marseille est le 1er port de croisières en France. À l’heure où l’on s’intéresse de plus en plus à l’environnement et sa préservation, la ville fait en sorte que ces navires respectent certaines normes environnementales et soient de plus en plus respectueux de l’environnement. En effet, de nos jours, les voyageurs recherchent de plus en plus à voyager de façon responsable.

Finalement, selon Patrick Bontinck, il est important de toujours se remettre en question, car on ne sait jamais ce qui peut se passer dans 6 mois.

« En Europe, depuis 6 mois ça devient honteux de prendre l’avion. On fait des plans stratégiques sur 5 ans mais on ne sait pas ce qui va se passer dans 6 mois », explique-t-il.

La ville de Bruxelles compte notamment développer ses quartiers de manière transversale, afin de proposer des offres culturelles, commerciales, résidentielles ainsi que des bureaux dans des endroits rapprochés. Elle se base aussi beaucoup sur l’événementiel pour proposer des rencontres entre les touristes et les locaux et ainsi favoriser les échanges.

Quant à Bordeaux,  ses nouvelles liaisons aériennes avec le Québec rapprochent cette ville et ses régions voisines du Québec!

Cette rencontre marque le début d’une collaboration à long terme entre les différentes Offices de Tourisme francophones, puisque des rendez-vous tous les deux ans ont déjà été prévus afin de continuer à partager leurs expériences et trouver ensemble des solutions pour développer le tourisme dans chacune de ces villes. Ils envisagent aussi d’ajouter des pays d’Afrique à cette alliance entre destinations francophones.

« Il faut qu’on continue parce qu’il y a une vraie profondeur des échanges avec cette langue commune et même des échanges de promotion », a conclu la conférence le directeur de l’Office de Tourisme de Bordeaux, Olivier Occelli.