[ETUDE] Voici les projets des voyageurs Canadiens cet été

Par Chantal Neault, Réseau de veille en tourisme, Chaire de tourisme Transat. Page de l’analyse ICI.

31 juillet 2019 – Quelque quatre Canadiens sur cinq ont l’intention de prendre des vacances cet été. Ils séjourneront principalement au Canada pour visiter des parents et des amis et explorer des sites touristiques.

Chaque printemps depuis quelques années, en mars, le Conference Board du Canada publie une étude sur les intentions de voyages des Canadiens pour l’été à venir. Les résultats de la dernière enquête montrent que quatre Canadiens sur cinq (79 %) prévoient réaliser un voyage ou plus d’au moins une nuitée pour des vacances ou à des fins de loisirs entre le 1er mai et le 31 octobre de cette année, soit une légère baisse de 0,9 % par rapport à l’année dernière. Par ailleurs, la proportion de répondants ayant déclaré ne pas avoir l’intention de faire un séjour d’une nuit ou plus a augmenté faiblement, étant passée de 11 % en 2018 à 12 % en 2019.

DES INTENTIONS DIFFÉRENTES SELON LES PROVINCES DE RÉSIDENCE

Une ventilation des intentions de voyages par région révèle des variations importantes à travers le Canada: les plus élevées ont été observées chez les Ontariens (83 % comparativement à 81 % l’an dernier) et les Albertains; les plus basses, chez les répondants du Canada atlantique (72,5 %). Cette proportion correspond à une remarquable diminution de 11 points de pourcentage par rapport à 2018. La part de résidents de la Colombie-Britannique, du Manitoba et de la Saskatchewan envisageant de voyager à l’été 2019 a également baissé, ce qui suggère que les perspectives économiques plus mitigées de ces provinces pourraient déjà peser sur les intentions de voyages de leurs populations. Quant aux projets de voyages des Québécois, ils demeurent relativement stables (77 %), mais légèrement en-dessous de la moyenne canadienne (voir le graphique 1).

CROISSANCE DU NOMBRE DE VOYAGES INTERNATIONAUX

Bien que le Canada demeure la destination privilégiée de la majorité des Canadiens, une proportion plus élevée de répondants planifient voyager à l’extérieur du pays pour leurs plus longues vacances estivales cette année, soit 44 % comparativement à 41 % en 2018. En fait, dans toutes les régions, sauf dans le Canada atlantique, la part des Canadiens qui ont l’intention de partir à l’étranger est plus grande cette année qu’en 2018, y compris celle des Québécois. Les Ontariens et les Québécois comptent voyager outre-mer en plus grand nombre que leurs compatriotes, alors que les Britanno-Colombiens et les Albertains prévoient séjourner aux États-Unis dans une plus forte proportion que les autres voyageurs canadiens (voir le graphique 2).

UN PROCESSUS DE PLANIFICATION DÉJÀ BIEN AMORCÉ

Les résultats du dernier sondage suggèrent que les Canadiens en sont à une phase similaire dans leur processus de planification des voyages intérieurs par rapport à l’année dernière:

  • plus du tiers des répondants (34 %) ont déclaré être à l’étape de l’inspiration (33 % en 2018);
  • un Canadien sur cinq (21 %) en est à la collecte d’informations et réfléchit aux destinations potentielles (22 % en 2018);
  • quelque 28 % ont déjà établi un itinéraire, soit un pourcentage légèrement inférieur au précédent sondage (30,5 %);
  • près de 17 % des répondants ont terminé tous leurs arrangements de voyage (14,6 % en 2018).

Ces résultats suggèrent qu’une part plus élevée d’intentions de voyages intérieurs sera convertie en voyages réels cet été. En revanche, les Canadiens ayant l’intention de séjourner à l’extérieur du Canada au cours de la saison estivale sont un peu plus en retard dans la planification de leurs projets de voyages par rapport à la même période l’an dernier.

LES ACTIVITÉS URBAINES GAGNENT EN POPULARITÉ

Parmi les personnes ayant l’intention de rester au Canada lors de leurs plus longs voyages d’été, l’activité la plus populaire est la visite de parents ou d’amis (57 %), suivie du magasinage (37 %) et des visites touristiques (35 %). Bien que les proportions de répondants soient semblables à celles de 2018 en ce qui a trait à ces deux dernières activités, le magasinage s’est hissé du 7e au 2e rang et les visites touristiques, de la 6e à la 3e position. La baignade, qui se situait au 2e rang en 2018, glisse au 4e rang cette année, alors que la visite de parcs nationaux passe du 3e au 5e rang (voir le graphique 3). Ces résultats suggèrent que les activités urbaines semblent être plus populaires que celles basées sur la nature.

COMPÉTITIVITÉ DU CANADA

Les résultats de l’enquête du Conference Board ont également permis de mieux connaître les perceptions des Canadiens envers le Canada comme destination touristique par rapport aux destinations étrangères. Pour ce faire, les répondants ont évalué divers attributs sur une échelle allant de 1 (faible) à 5 (excellent). Les différences entre les deux évaluations ont été calculées pour chaque élément. Les valeurs positives impliquent que les répondants attribuent une note plus élevée au Canada qu’aux destinations étrangères pour cette caractéristique, alors que les valeurs négatives révèlent une faiblesse du pays par rapport à ses compétiteurs.

Conformément aux résultats de l’année dernière, la comparaison montre que le Canada est perçu comme une destination sécuritaire pour les touristes et qu’il se positionne bien sur cet élément par rapport à ses concurrents internationaux. Le pays a également reçu une note positive en ce qui concerne le rapport qualité-prix, ce qui n’est pas surprenant compte tenu du taux de change actuel du huard par rapport au dollar américain et à d’autres monnaies étrangères.

Parmi les autres attributs pour lesquels le Canada a obtenu un score nettement plus élevé que les destinations internationales, citons la gamme d’attractions naturelles à visiter et l’amabilité des habitants. Toutefois, la comparaison a révélé certaines caractéristiques où le Canada est à la traîne par rapport à ses concurrents, soit les expériences de tourisme culturel, de vie nocturne et de divertissement, les options culinaires, le magasinage et le climat (voir le graphique 4). Que ces perceptions soient justifiées ou non, elles indiquent des domaines où le Canada doit s’améliorer pour maintenir sa compétitivité.

Il reste à voir si ces intentions de voyages se concrétiseront. Le gouvernement fédéral a récemment reconnu le tourisme comme un secteur à forte croissance et à fort potentiel, pour lequel il a inclus de nouvelles mesures dans le budget de 2019 afin de stimuler les perspectives de croissance. Ces efforts sont nécessaires pour que l’industrie touristique canadienne continue de croître dans les prochaines années.

Pour connaître les détails de l’enquête et tous les résultats, veuillez consulter l’article source ICI.