Le Royaume-Uni et d’autres pays interdisent leurs espaces aériens aux Boeing 737 Max

12 mars 2019 – La série noire se poursuit pour Boeing. Après le crash d’un avion Boeing 737 Max de la compagnie Ethiopian Airlines plus tôt cette semaine, d’autres pays et compagnies aériennes s’inquiètent du bon fonctionnement de cet appareil. Le Royaume-Uni a annoncé mardi la suspension de tous les vols de Boeing 737 MAX dans son espace aérien, après des décisions similaires prises par plusieurs pays après un écrasement de ce type d’avion en Éthiopie. C’était la deuxième catastrophe en cinq mois impliquant un Boeing 737 Max 8. Toutefois, les experts avertissent qu’il est trop tôt pour dire la cause de la catastrophe d’Ethiopian Airlines. L’avion est relativement nouveau dans le ciel, son utilisation commerciale n’existant que depuis 2017. Selon le site Web de Boeing, 16 compagnies aériennes ont pris livraison du 737 Max 8.

LE CANADA N’EMBARQUE PAS!

Le ministre canadien des Transports, Marc Garneau, a déclaré que le Canada n’envisageait pas de démanteler sa flotte de Boeing 737 Max 8, en dépit de la décision prise par le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France et d’autres pays. Vous serez ravis d’apprendre que la compagnie Air France, qui effectue des vols au départ de Montréal, n’a pas de Boeing 737 Max dans sa flotte.

Hier, Garneau a annoncé qu’il monterait «sans hésitation» à bord d’un Boeing 737 Max 8, soulignant sa confiance dans le nouvel avion. Garneau a déclaré que son ministère travaillait avec l’Autorité fédérale de l’aviation américaine pour déterminer si des mesures s’imposaient. Boeing a déclaré lundi soir que la FAA avait annoncé à l’avionneur américain qu’il devait installer des mises à jour logicielles relatives à la sécurité des 737 Max 8.

LA DÉCISION DU ROYAUME-UNIS POURRAIT ENGENDRER BIEN DES RETARDS!

L’aéroport Londres Heathrow étant un hub aérien incontournable pour la plupart des compagnies aériennes, on peut s’inquiéter des conséquences de cette nouvelle. En effet, Londres est une escale pour beaucoup de passagers en provenance du monde entier. Cet aéroport est le quatrième aéroport au niveau mondial selon le nombre total de passagers et le deuxième selon le nombre de passagers internationaux derrière Dubaï. C’est également le premier aéroport d’Europe en nombre de passagers

« Par mesure de précaution, nous avons donné les instructions d’arrêter tous les vols commerciaux de passagers de toute compagnie partant ou arrivant au Royaume-Uni ou survolant l’espace aérien », indique dans un communiqué l’Autorité britannique de l’aviation civile (CAA).

D’AUTRES PAYS ET COMPAGNIES AÉRIENNES S’INQUIÈTENT.

Les compagnies aériennes ont été inondées d’appels de voyageurs alors que plus d’une douzaine de pays ont immobilisé des Boeing 737 Max 8 ou ordonné d’autres précautions, a déclaré Gerry Soejatman, expert en aviation à Jakarta.

Singapour et l’Australie ont aussi pris le parti de fermer leur espace aérien aux 737 Max après deux accidents mortels en moins de six mois impliquant cette nouvelle génération d’appareils. Les États-Unis, de leur côté, ont demandé des modifications urgentes au constructeur tout en réaffirmant leur confiance en l’avionneur Boeing. L’Allemagne et la France ont pris les mêmes mesures.

Les régulateurs de l’aviation en Chine, en Malaisie et en Indonésie ont suspendu les vols utilisant ce modèle. Ethiopian Airlines, Cayman Airways et Comair ont également immobilisé leurs appareils 737 Max 8. Air China, China Eastern Airlines, Kunming Airlines et China Southern Airlines font partie des compagnies aériennes concernées.

« Étant donné que deux accidents impliquent des avions Boeing 737 Max 8 récemment livrés et sont survenus pendant la phase de décollage, ils présentent un certain degré de similitude », a déclaré l’Administration de l’aviation civile de Chine dans un communiqué.

Plusieurs compagnies aériennes nord-américaines exploitent également l’avion et ont déclaré surveiller l’enquête. Southwest Airlines exploite 34 appareils et affirme avoir été en contact avec Boeing et fonctionner normalement. American Airlines et Air Canada en ont chacune 24.

D’autres compagnies comme Air Canada et Westjet suivent de près l’enquête et les recommandations de l’aviation mais continueront de voler avec les 737 MAX.

PANIQUE CHEZ LES VOYAGEURS!

Les compagnies aériennes ont été inondées d’appels de voyageurs alors que plus d’une douzaine de pays ont immobilisé des Boeing 737 Max 8 ou ordonné d’autres précautions, a déclaré Gerry Soejatman, expert en aviation à Jakarta.

Soejatman a comparé cette réaction à une “hystérie de masse” qui découle en partie de la gestion du crash de Lion Air par Boeing Co. “Le public a besoin de plus, il a besoin de plus de réconfort.”

Le fond du problème, c’est que personne ne veut prendre un risque et l’accident d’avion reste une angoisse pour beaucoup de voyageurs.

PENDANT CE TEMPS, BOEING ET SES PARTENAIRES SONT DANS LA TOURMENTE

Un coup dur pour le constructeur Boeing qui a enregistré plus de 5000 commandes pour les différentes versions du 737 MAX. Ces appareils constituent la plus grande partie du carnet de commandes de la société, qui compte près de 5 900 avions.

Les actions de Boeing ont chuté de 13% en début de séance à Wall Street, mais ont ensuite récupéré une partie de ces pertes. Les actions du groupe aéronautique français Safran, qui fabrique les moteurs du 737, ont chuté lundi.

L’enquête sera menée par les autorités éthiopiennes en coordination avec des équipes d’experts de Boeing et du US National Transportation Safety Board.

Boeing, basé aux États-Unis, a déclaré qu’il n’y avait aucune raison de tirer l’appareil du ciel.

Si les enquêteurs trouvent une cause commune aux tragédies de Lion Air et d’Ethiopian Airlines résultant du design du 737 Max 8, les compagnies aériennes et les voyageurs pourraient être tentés d’éviter les avions, mais les experts affirment qu’ils hésitent à relier les deux accidents jusqu’à ce que davantage de preuves soient disponibles.

Boeing a envoyé un bulletin aux opérateurs du Max 8 concernant les problèmes éventuels liés à son système automatisé anti-décrochage. Mais cela semblait de routine et renvoyait les équipages aux directives existantes.

Cette déclaration a été suivie par une consigne de navigabilité d’urgence de la US Federal Aviation Administration, qui a demandé aux compagnies aériennes d’apporter des modifications spécifiques aux procédures du manuel de vol.