[Tendance] Les professionnels s’inquiètent du “surtourisme”

Vous aimez voyager? Vous n’êtes pas le seul! D’après l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), le nombre de touristes ne cesse d’augmenter et a même bondi de 7 % en 2017, soit la plus forte augmentation depuis les sept dernières années. En 2030, il y aura 1,8 milliard de touristes dans le monde. En parallèle, les dégâts liés au “surtourisme” sont, eux aussi, de plus en plus visibles. Dans un rapport publié par l’IPBES (centaine de spécialistes de la biodiversité originaires de 45 pays) démontre que plus de trois quarts de la planète sont fortement dégradées. Si personne n’agit, le pourcentage de terres dégradées pourrait atteindre 95 % d’ici 2050 et forcer des millions de personnes à migrer.

NE RIEN FAIRE, C’EST PLUS FACILE …

Les professionnels savent pertinemment que la situation du surtourisme est préoccupante. Le paradoxe, c’est que le tourisme pèse lourd dans l’économie de certains pays, au point où il est difficile d’agir. Imposer des réglementations aux touristes menacerait de les faire fuire. Selon la première étude sur le «surtourisme», menée par le cabinet McKisney, 36 % des habitants sondés dans des destinations en surchauffe considèrent que «les visiteurs internationaux mettent trop de pression sur leurs pays». Il y a six mois, ils n’étaient que 18 %.

VERS UNE FERMETURE GÉNÉRALISÉE DES PLAGES?

La beauté de certaines plages sont menacées par l’important flux de touristes. Si la plage de Cancun ne s’en tire pas trop mal pour l’instant, celle de la principale zone de balnéaire de Bali ne fait par exemple plus tellement rêver …  Le Ministre de l’environnement des Philippines a d’ailleurs recommandé de fermer l’île de Boracay aux touristes pour 6 mois à partir du 26 avril 2018. La décision doit être confirmée sous peu par le président. En Thaïlande, la plage qui a servie comme décors au film ” The Beach” avec Leonardo DiCaprio va fermer ses portes à partir du mois de juin 2018.

Une chose est certaine, les touristes n’arrêteront pas d’aller à la plage. On peut donc s’interroger sur la pertinence des fermetures successives des plages en Asie du Sud Est qui entrainent simplement un déplacement des touristes vers d’autres plages qui seront elles même un jour en surfréquentation!

LES VILLES EUROPÉENNES RÉAGISSENT AUSSI!

Le mal ne se fait pas ressentir que sur les plages. L’exemple le plus flagrant est sans conteste la ville de Venise qui souhaite refuse désormais l’accès au gros paquebot. Transformée en une immense attraction touristique, Venise accueille 30 millions de visiteurs par an! Cela a de quoi tuer la magie des magies lieux!

Du côté des villes, Amsterdam, Barcelone et Paris ont aussi pris des mesures pour se prémunir du flux trop important de touristes. On peut dissuader les visiteurs en augmentant le prix du billet comme l’a fait la Tour Eiffel par exemple.

QUELLES SOLUTIONS?

L’hostilité est croissante à l’égard du «surtourisme» et les professionnels cherchent des solutions. Une poignée de politiciens s’impliquent pour mieux gérer la fréquentation touristiques de certains lieu. Dans certains cas, des quotas touristiques semblent inévitables. Aux îles Galapagos, par exemple, l’Équateur plafonne à 100 000 le nombre de visites annuelles. La ville croate de Dubrovnik, où le tourisme a bondi en raison de la série «Games of Throne», envisage de limiter à 4000 le nombre de visites quotidiennes de sa portion médiévale.

Les cas de surtourisme sont nombreux mais il faudra mettre en place des stratégie innovante et persuasive pour diluer et mieux répartir les flux de touristes sur la planète. «Il n’y a pas de solution unique pour tout le monde, chaque destination est différente», admet Gloria Guevara, la présidente du Conseil mondial du voyage et du tourisme.

De grands espoirs reposent sur les épaules des 18-35 ans, qui à l’inverse des baby boomers, aiment sortir des sentiers battus et préfèrent souvent fuir la foule et les zones trop touristiques.