agoraphobie et voyage severine cherix

[Inspirations] Vaincre l’agoraphobie par le voyage

agoraphobie et voyage severine cherix

 

On dit que le voyage forge la jeunesse et fait grandir… mais il peut aussi guérir. Le livre de notre “Testeuse qualité Suisse”, Severine raconte comment elle a vaincu l’agoraphobie grâce au voyage. Voici quelques extraits:

L’agoraphobie, c’est cette phobie sournoise que j’ai décidé d’appeler plutôt « la peur d’avoir peur ». Elle m’est apparue à la fin de mon adolescence. J’ai vécu en colocation avec elle durant près de 15 années. Le plus souvent on l’apparente à l’unique peur de la foule mais c’est bien plus vicieux que cela. Ce fort dérèglement émotionnel se traduit par une incapacité à se rendre à certains endroits publics par « peur d’être mal » mais il mène également à l’anticipation, aux angoisses quotidiennes, aux crises de panique, aux maux physiques (vertiges, maux de tête, maux de ventre, problèmes digestifs, douleurs dans les jambes). On devient alors fébrile, hypocondriaque, on développe une phobie sociale et on prend l’étiquette de victime. J’étais focalisée sur moi, sur mes maux, sur ce qui n’allait pas à l’intérieur de moi (mes douleurs). J’avais peur de beaucoup de choses mais surtout j’avais honte et peur qu’on découvre ma faiblesse. Alors je faisais semblant d’aller bien.

JE CACHAIS BIEN MON JEU…

J’ai perdu des amis, ceux qui n’ont pas saisi ce qui m’arrivait et qui finalement, ont décidé de me laisser tranquille suite aux nombreux refus de sorties que je leur donnais. Je devais tout anticiper, prévoir le chemin le plus court pour aller au travail, éviter le trafic, ne pas aller faire mes courses en fin de journée car trop de monde, refuser les invitations des collègues pour aller manger au restaurant à midi car trop de risques de malaises, bref… vous l’imaginez, mais mon quotidien a été compliqué.

Bien entendu, j’ai toujours réussi à cacher mes angoisses à mon entourage (sauf à ma mère). J’en avais honte. Pour moi, je n’étais pas « normale » et les autres oui. Tout le monde cache ses faiblesses. J’ai essayé beaucoup de thérapies (comportementale et cognitive, hypnothérapie, réflexologie, acuponcture, éthiopathie, médecine chinoise et même
chamanisme) pour essayer de trouver ce qui clochait. J’étais persuadée d’avoir quelque chose de grave.

Un jour de 2010, en sortant d’une énième séance chez mon psy de choc, j’ai été complètement bouleversée parce qu’il m’avait annoncé qu’il ne pouvait plus rien faire pour moi. ………… quoiiiiiiiiii ?? Il m’a dit que c’était à moi de décider mais qu’il refusait de me recevoir tant que je n’aurais pas avancé et décidé.

« Tu as le choix… soit tu continues à subir soit tu agis et tu fais différemment ».

Traitement radical : Le lendemain, j’avais mon billet d’avion en poche : destination l’Asie, durant 1 mois. J’étais folle et à la fois c’était évident, il fallait que je parte! J’étais morte de trouille! Oui, je n’avais plus le choix. C’était maintenant ou jamais. Quel temps perdu… ce temps, j’avais promis de l’utiliser au mieux après les décès successifs de trois membres de ma famille (2005-2006). Trop vite, trop tôt, trop douloureux.

Je me devais de VIVRE ma vie et non SURVIVRE.

CE VOYAGE IMPROBABLE

Après avoir fait une jolie crise de panique à l’aéroport au moment du départ, je me suis retrouvée dans l’avion pour Bangkok. Et là, munie de mes « rituels » pour me calmer, je me suis rendue compte qu’une boule à l’estomac était en train de s’en aller. Quelque chose était en train de bouger à l’intérieur de moi. La liberté, le changement, l’aventure. Certes j’avais peur oui mais je n’avais pas peur du voyage, j’avais peur de mes réactions, de savoir si oui ou non j’allais faire un malaise… comment allais-je me débrouiller si j’étais incapable de prendre le prochain avion, etc… des peurs irrationnelles dont je n’avais pas de réponse !

Et j’ai essayé de prendre que le positif qui m’arrivait. J’ai pris ça comme un jeu. Le travail a été long et le voyage un peu compliqué mais tellement enrichissant. Je me suis retrouvée à ne plus avoir autant d’angoisses liées à l’agoraphobie car mon cerveau était « occupé » à voir, découvrir, préparer et faire d’autres choses de mon quotidien de voyageuse. C’est là que j’ai compris une clé… je n’étais pas guérie mais je me suis rendue compte que j’étais capable de transformer mes pensées et de les rendre plus belles. De mieux respirer pour ne plus me sentir engloutie. De regarder l’horizon et d’être là, juste là. Présente. J’ai accepté le jeu de la vie, je me suis dite que cela avait trop duré et que j’allais faire me mon mieux pour aller bien. Je devais aller bien. J’avais 30 ans, la vie devant moi et des voyages plein la tête !

J’ai senti, ce truc dans mes entrailles, qui me faisait dire que j’étais faite pour voyager. Quand on voyage seule, on rencontre toujours du monde. J’ai rencontré tellement de belles personnes. Je sais aujourd’hui, que rien n’est impossible à celui qui veut quelque chose. J’ai décidé de voyager un maximum. Le mouvement me rend libre et vivante!

LE BONHEUR, CET ÉTAT D’ESPRIT

Celui qui prend vie avec la simple décision d’être à 100% responsable de son bonheur sera heureux. C’est ici et maintenant. J’attendais que ma vie change alors que c’est elle qui attendait que je change. Depuis mon retour d’Asie, je me suis promise d’aider toutes les personnes qui en auraient besoin. Aujourd’hui, j’accompagne les personnes agoraphobes et angoissées à retrouver leur plein potentiel pour passer à l’action malgré leurs peurs. Pour plus de détails :  www.severinecherix.com

Mon livre « Voyage en agoraphobie, comment j’ai vaincu 15 années d’agoraphobie » est disponible ici

Dernière entrevue radio: Radio Lévis 96.9 avec Diane Gagnon

Ce voyage qui a sauvé ma vie...